Des milliers de manifestants, 25.000 de source syndicale et 18.000 selon la police, sont rassemblés dans les rues de Bruxelles, ce lundi matin, dans le cadre d’une manifestation nationale visant à protester contre le dumping social et à défendre le droit de grève, en lien avec le conflit social qui sévit depuis bientôt trois mois chez Delhaize.
Avant que le cortège ne s’élance, à 11 heures, dans les rues de la capitale, une foule tricolore a afflué vers la gare du Nord. Le cortège doit emprunter les boulevards Albert II, Botanique, Pachéco, de l’Impératrice avant de se rendre à la FEB, puis au Palais de justice, où deux actions symboliques sont prévues. Les manifestants se dirigeront ensuite vers la Porte de Hal et clôtureront leurs parcours en début d’après-midi à la gare du Midi.
« Nous ne nous laisserons pas intimider », « C’est le droit de grève qui est en danger »
Les leaders des organisations syndicales ont pris la parole avant le début de la manifestation.
Marc Leemans, le président de l’ACV-CSC, a ouvert le bal. Selon lui, Delhaize constitue « une cible de la droite parce que l’élite a décidé que nous devions tous travailler plus longtemps, plus dur et moins cher« . « Avec cette manifestation, nous montrons que nous ne nous laisserons pas intimider. Les gens ont des droits humains. Nous exigeons le respect de chaque travailleur : un salaire décent, un travail convenable et le droit de manifester ! Chez Delhaize, chez TotalEnergies, chez tous les employeurs« , a-t-il ajouté.
Le président de la FGTB, Thierry Bodson, a qualifié la manifestation « d’historique« . « Nous vivons un vrai basculement. C’est le droit de grève qui est aujourd’hui en danger dans notre pays. Nous ne pouvons pas accepter qu’on oppose le droit de commercer et le droit d’occuper l’espace public. Rappelons aux juges et responsables politiques qu’en vertu de la convention 87 de l’OIT, le droit de grève est considéré comme un droit fondamental« , a déclaré Thierry Bodson. « Vous qui dirigez, vous devez comprendre une chose : dans une démocratie, le pouvoir et le contre-pouvoir se tiennent la main. Si le pouvoir ne respecte plus le contre-pouvoir, il n’y a plus de démocratie« , a fustigé le leadeur du syndicat socialiste.